Par définition, la néonatalogie est un service qui s’occupe des bébés au sein d’un hôpital. Ces enfants sont généralement nés prématurément ou malades.
En fonction de certains hôpitaux, le service de néonatologie peut être divisé en plusieurs secteurs.
Dans l’hôpital où notre bébé prématuré est né, la néonatalogie se pratiquait dans deux endroits bien distincts :
- La réanimation néonatale : ce service a accueillit notre fils dès les premières minutes de sa vie. Placé dans un incubateur en néonatologie, il recevait les soins essentiels à sa survie. Ce fut le parcours obligatoire pour le grand prématuré qu’il est.
- Le secteur de pré-sortie : ce service de néonatologie accueille les bébés sortis de réanimation néonatale. Leur état de santé est généralement plus stable, les soins ne sont plus intensifs. La prochaine étape est le retour à la maison.
Les premiers mois de vie en néonatalogie
Si vous visitez ce blog pour la première fois, notre fils est né grand prématuré à 26 semaines de grossesse pour 595 grammes.
Nous avons soutenu notre fils pendant les 3 premiers mois de sa vie qu’il a passé en néonatologie. Vous entendrez parfois l’abréviation “neonat” pour désigner ce service.
La réanimation néonatale
Je ne connaissais pas du tout l’univers de la néonatologie avant d’y voir mon fils intégrer ce service.
Je me souviens qu’à la suite d’une grossesse difficile, j’ai été contraint d’attendre dans le couloir que l’accouchement se fasse.
À peine ai-je eu le temps de découvrir notre bébé que je l’accompagnais avec le pédiatre dans le service de néonatalogie que l’on nomme couramment “réa”.
la “réa” ou réanimation néonatale est une unité de soins intensifs où les bébés nés trop tôt ou malades reçoivent l’aide de mains aussi douces qu’expérimentées.
L’équipe médicale était entrain d’installer mon fils dans une couveuse (aussi appelée incubateur).
C’est d’ailleurs la seule fois où cette pièce était entièrement éclairée.
En effet, ma compagne et moi avons découvert que dans ce service il y avait des pièces plongées dans l’obscurité et d’autres où la lumière pénétrait comme dans une salle de classe.
Grâce au personnel soignant nous avons également eu la chance d’apprendre beaucoup sur leur métier en les questionnant chaque jour.
La lumière fait également partie du processus de soin. Notre fils est né très grand prématuré, il est resté plus d’un mois et demi dans cette petite pièce sombre où deux incubateurs se tenaient compagnie.
Tout deux étaient surveillés par des écrans de contrôle.
Les infirmières intervenaient très rapidement, notamment lors d’une désaturation ou d’une bradycardie que font certains prématurés.
Le rôle des parents en néonatalogie
On nous a très vite expliqué que notre rôle de parents était majeur en néonatalogie.
Nous devions apporter notre soutient au bébé pour lui donner toutes les chances de combattre la prématurité.
J’ai réellement pris conscience que c’était vraiment un critère déterminant pour deux raisons :
- Lorsque nous étions présent et que nous lui offrions des moments en peau à peau, son état s’améliorait. Il passait des moments calmes, reconnaissant nos voix, nos odeurs et suivait nos battements de cœur.
- Notre engagement était décrit dans le carnet de soins de notre fils. Des commentaires sur notre présence permettaient aux pédiatres de connaître avec plus de précisions, l’entourage qui épaulait les soins prodigués par les infirmières.
En néonatalogie, nous avions la possibilité d’appeler à n’importe quel heure du jour et de la nuit. C’était plutôt rassurant et nous pouvions prendre des nouvelles de notre fils avant d’aller nous coucher ainsi qu’au réveil.
Malheureusement, en réanimation néonatale, il est presque impossible de dormir aux côté de son enfant.
Le service est très actif, beaucoup de soins s’enchaînent, les machines qui surveillent les bébés sonnent souvent.
Le stress et la fatigue ne doivent prendre le dessus, surtout quand la sortie n’est pas encore au programme… Nous étions donc contraint de rentrer chez nous chaque soir.
C’est toujours un déchirement de laisser son enfant et de devoir partir.
C’est probablement quelque chose que je n’oublierais jamais.
Le service de pré-sortie
La santé de notre fils commençait à se stabiliser. Les soins s’allégeaient au fils des semaines, il a donc finit par rejoindre l’autre service de néonatologie; celui de la pré-sortie.
C’est difficile de donner un adjectif à ce service.
Le premier mot qui m’est venu pour le qualifier est “cool”.
Probablement, car il est moins stressant. Mais nous restons dans une unité où les bébés sont surveillés jour et nuit.
À vrai dire, le changement de service a été très déstabilisant. Nous ne sommes pas les seuls parents à le dire.
Cela vient du fait que le temps passe mais l’inconnu demeure.
Jusqu’à l’arrivée de notre fils dans cette nouvelle unité de néonatalogie, nous nous étions “familiarisé” avec l’environnement en réanimation et surtout avec l’équipe médicale.
Les premiers jours ont été difficiles.
Nous étions fatigués des deux mois passés en réanimation néonatale et nous commencions juste à avoir le sentiment de “maîtriser” un peu la situation dans laquelle notre fils était plongé.
Dans ce service, la néonatologie prend un tout autre sens. Nous avions une cuisine commune, les parents pouvaient dormir aux côtés de leur bébé. Il était possible de se doucher.
Nous étions également conviés à de petites réunions entre parents.
Ces ateliers ont permis de faire connaissance avec les autres parents et de se soutenir mutuellement.
L’hôpital a vraiment bien repensé cet environnement. On finit très vite par s’y habituer et l’attente de la sortie devient moins contraignante.
Mais avant cela d’autres défis attendaient notre bébé prématuré.
Le sevrage de l’oxygène devait s’effectuer dans ce service.
La prise de biberon devait être régulière et en bonne quantité.
Il a fallut encore quelques semaines d’effort pour regagner enfin le domicile familiale.
Travailler en néonatologie
Plus haut dans cet article nous avons parlé du rôle des parents en néonatalogie, mais le travail de l’équipe médicale est très éprouvant dans ces services.
S’occuper de 20 bébés en pré-sortie en néonat est vraiment quelque chose de difficile. Une alarme qui se déclenche et c’est une infirmière de l’équipe qui se met à courir sans hésiter. Cela toute la journée.
Travailler en néonatalogie ne sarrette pas aux soins donnés aux bébés mais consiste aussi à entretenir des relations avec les parents. L’aspect psychologique est fondamental.
Avoir la patience d’expliquer, d’aider et parfois de consoler n’est pas donné à tout le monde.
La précision des soins sur de si petits patients s’accompagne d’une rigueur extrême. Chaque jour est un nouveau défi.
Nous avons vu de jeunes infirmières en neonat, certaines en stage, craquer, éprouvées par des journées difficiles ou par l’injustice ressentie quand parfois les soins ne suffisent pas à sauver une vie.
Remerciements
Nous n’avons pas seulement découvert la néonatologie, nous avons aussi découvert des personnes incroyables et engagées.
Ces infirmières sont devenues pour nous des membres à part entière de l’histoire de notre fils.
La prématurité qui est un combat qui consiste à naître dans des situations complexes et à grandir, nous a également fait grandir.
Je remercie toutes les personnes qui ont un jour ouvert les portes de sa couveuse et lui ont prodigué des soins qui lui ont sauvé la vie.