Dans cet article, nous vous livrons notre récit suite à la naissance de notre fils à 26 semaines de grossesse. Voici ce que nous avons appris sur la viabilité du foetus pendant cette grossesse difficile
Si vous visitez notre blog pour la première fois, voici un bref résumé de notre histoire : Notre fils est un grand prématuré né à 26 semaines de grossesse pour 595 grammes. Un RCIU sévère et précoce avait été décelé très tôt pendant la grossesse.
Nous nous sommes donc posé beaucoup de questions sur la viabilité du foetus avant sa naissance…
Bébé viable à combien de semaine ?
En France on s’accorde à dire qu’un bébé est viable entre la 24 et la 25 ème semaine.
Ce n’est pas la seule condition pour estimer la viabilité d’un bébé.
Son poids est également un facteur à prendre en compte.
En général et dans notre cas, les médecins ont estimé que la viabilité du foetus serait établie à 25 semaines de grossesse et à 500 grammes.
Notre témoignage au sujet de la viabilité du foetus
Edit : à la relecture de cet article, je me suis aperçu que j’employais le mot foetus dans une phrase et dans d’autres le mot bébé. Je sais que dans le domaine médical il existe une réelle différence entre ces termes, mais sur ce blog notre envie première est de vous décrire notre ressenti et ce que nous avons vécu, sans aucunement nous prétendre médecin. J’aurai probablement pu corriger cela, mais ces mots ont un sens pour moi.
Comprenez que lorsque j’emploie le mot “foetus” c’est probablement dans les moments où je doutais le plus. Le mot “bébé” était facilement employé dans les moments où le doute s’estompait.
Très tôt, la grossesse est devenue difficile car un retard de croissance est venu la perturber.
À chaque échographie le constat était le même, le foetus ne grossissait presque pas.
Nous avons donc eu plusieurs rendez-vous pour faire un point sur la situation.
C’était la première fois que nous allions devenir parents, nous avions beaucoup de doute quant à l’issue de cette grossesse si compliquée.
L’avis des médecins sur la viabilité du foetus
Nous étions très pessimistes car les échographies ne nous montraient rien de rassurant.
Cependant les médecins que nous avons rencontré nous expliquaient que la viabilité du foetus serait bientôt atteinte, probablement dans moins d’une semaine.
En effet, nous en étions à la 24 ème semaine de grossesse et bébé pesait 490 grammes.
Difficile d’entendre qu’à 10 grammes près il serait prêt à affronter le monde… Mais c’est ainsi qu’est définit la limite de la viabilité.
La situation était tendue, je demandais des chiffres sur lesquels me baser. Je voulais entendre des certitudes sur l’avenir de la grossesse et sur la viabilité du bébé.
Les médecins, n’en n’avaient pas à nous fournir. Personne ne peut deviner la suite de notre grossesse. Ils se reposent sur leur expérience.
Ils nous indiquent qu’ils avaient déjà eu à affronter quelques fois ce type de situation.
Les réponses sont décevantes, mais ils ne peuvent s’avancer plus dans leurs propos.
La gynécologue nous planifie rapidement des rendez-vous avec les pédiatres afin de tenter de nous donner plus de réponses.
Les mots des pédiatres
Leurs discours donnent les mêmes réponses au sujet de la viabilité du foetus, mais avec un ton plus sûr.
Leurs mains prodiguent des soins tous les jours aux bébés prématurés.
Ce qui est frappant lors de nos échanges c’est que les mots “foetus viable” ne sont presque pas repris dans leurs réponses. Comme si la viabilité n’était pas le facteur le plus important.
J’ai compris pourquoi deux semaines plus tard lors de la naissance de notre fils : peu importe la prématurité du patient, leur dévouement est sans faille.
Chaque bébé est unique, l’effervescence qui règne dans le service de réanimation avant chaque nouvelle admission est incroyable, tout le monde est prêt à accueillir le nouveau petit patient.
C’est d’ailleurs ce qui a rendu la naissance de notre fils presque irréaliste face aux tempêtes affrontées durant la grossesse ; calme, structurée et expliquée à chaque instant.
La naissance de notre fils à 26 sa + 3
Il n’aura pas fallu attendre bien longtemps avant que notre fils naisse. Nous avions à peine eu le temps de nous interroger sur la viabilité d’un foetus qu’il menait déjà son combat de grand prématuré.
Le comble, c’est qu’il a été admis en réanimation, dans une chambre partagée avec un autre bébé né encore plus tôt que lui, à 25 sa.
Si vous vous interrogiez sur la viabilité d’un bébé de 25 sa, alors vous ne pouvez pas imaginer la combativité de ses petits êtres.
Le combat en couveuse contre la prématurité
Nous nous rendions tous les jours à l’hôpital pour soutenir notre fils.
Dans ces services où sont surveillés ces bébés nés trop tôt, on y découvre des êtres avec une envie de vivre débordante.
Jamais je n’aurais imaginé découvrir cela un jour dans ma vie. C’est pourtant le quotidien de ces dizaines d’infirmières qui se relayent jour et nuit pour veiller sur eux.
Je me suis rendu compte que la frénésie qui s’était installée dans cette grossesse qui consistait à vouloir garder bébé dans le ventre de sa mère le plus longtemps possible avait fini par lui ôter tout plaisir.
Nous espérions qu’il naisse au moins après la 28 ème semaine de grossesse, mais il est finalement né prématuré à 6 mois.
Dans nos têtes, on associait la viabilité du foetus à la durée de la grossesse. Bébé se portait quand même bien mieux en couveuse, les conditions de développement dans le ventre de sa mère n’étaient plus assurées.
Avec le temps, nous avons eu l’occasion d’échanger avec d’autres parents qui vivaient aussi cette épreuve; celle de voir leur enfant en couveuse.
Ils avaient aussi donner naissance à des bébés à la limité de la viabilité.
Leurs questions étaient semblables aux nôtres avant la naissance de leur bébé prématuré.
C’était réconfortant de voir que nous n’étions pas les seuls. C’est ce réconfort qui nous a poussé à écrire ce blog. Pour que vous puissiez “comprendre” ou vous reconnaître à travers ce récit.
Nous avons l’occasion de croiser de temps à autre les ex-petits voisins de chambre de notre fils et ils vont biens.
Le combat a été plus long pour certains mais leur santé est bonne.