Avec du recul, la bradycardie est surement la chose qui nous a le plus effrayé tout au long de ses premiers mois à l’hôpital.
Nous écrivons cet article avant tout pour les parents qui ont un bébé prématuré actuellement hospitalisé.
la bradycardie du prématuré est une notion que nous avons découvert les premiers mois qui ont suivi la naissance de notre fils.
Qu’est ce que la bradycardie chez un bébé prématuré ?
La première fois que nous avons entendu ce terme, c’était lorsque le moniteur qui surveille les courbes de notre fils s’est mis à sonner rouge.
C’était un moment très stressant, car nous ne comprenions pas ce qui était entrain de se passer.
Je me suis souvenu de l’infirmière qui est vite arrivée dans la pièce et a ouvert une porte de la couveuse du bébé.
Ses gestes étaient très simples, elle a “chatouillé” le pied de notre fils et l’alarme a fini par arrêté de sonner.
Je n’ai pas compris ce qui venait de se passer. Il venait selon ses termes de “bradycarder”.
La bradycardie du prématuré signifie que son rythme cardiaque est descendu sous la courbe dans laquelle il avait été configuré.
Voici comment on nous l’a expliqué :
Plus votre bébé né prématurément, moins son cerveau est mature.
Cela veut dire que bébé est capable de “s’oublier”.
En fonction de sa prématurité, le personnel soignant configure le niveau de ses courbes.
Pour rappel, notre fils est né très grand prématuré, à 26 semaines de grossesse pour 595 grammes.
Il était donc vraiment “immature”.
Ainsi, dans les derniers mois d’hospitalisation, quand notre fils s’endormait, son rythme cardiaque baissé naturellement mais le moniteur ne sonnait plus.
Cependant, depuis le retentissement de la première alarme, notre inquiétude s’était installée.
C’est probablement à ce moment là que nos yeux étaient trop souvent fixés (à tord) sur le moniteur.
Forcément, quand vous craignez que les battements du cœur de votre bébé se mettent à chuter brutalement, vous restez sur vos gardes.
Quand les alarmes s’enchaînent
De la 26 ème semaine à la 37 ème, autrement dit de la naissance de notre fils à quelques jours de sa sortie d’hôpital, nous avons vécu au son des alarmes.
Sur les moniteurs étaient présents plusieurs courbes que nous avons appris à connaître.
La première représentait les battements du cœur de notre fils.
Comme expliqué plus haut, un rythme cardiaque que chute brusquement indique une bradycardie chez le nouveau né.
Si cette chute dure, elle provoquera probablement une autre alarme; celle de la désaturation.
La désaturation de bébé
La logique est la suivante, si votre cœur ralentit, vous avez moins d’oxygène dans le sang.
La saturation représentait la deuxième courbe du moniteur.
La bradycardie du nourrisson est un phénomène qui n’a pas échappé aux autres petits voisins du service.
C’est toujours un moment angoissant pour les parents comme vous pouvez l’imaginer.
Pour remédier à la désaturation d’un bébé prématuré, les infirmière envoyaient temporairement un peu plus d’oxygène dans les lunettes nasales.
Cela permettait aux bébés de revenir dans les courbes.
Les “bêtises de bébé”
C’est la façon mignonne de nommer ces alarmes qui peuvent sonner plus d’une 20ène de fois dans le service en l’espace d’une heure.
Parfois on se demandait si tous les bébés du service ne faisaient pas un concours de celui qui sonnera le plus.
Rien n’est laissé au hasard. Un carnet dans lequel est inscrit chaque soin prodigué aux bébés se trouvait devant chaque couveuse.
C’est dans ce carnet que le personnel notait les “bêtises” de nos enfants.
Chaque bradycardie du prématuré est noté d’un bâton rouge vertical.
La désaturation du nouveau né d’un bâton bleu.
C’est une méthode assez simple et qui permet de résumer la journée ou la semaine d’un bébé d’un coup d’œil.
Certains traitements sont ajustés en fonction des résultats.
Le temps fait bien les choses
Notre fils a passé 2 mois et demi en réanimation. Nous avons eu le temps de faire la connaissance d’autres parents.
Nous avons appris à connaître les petits voisins de notre fils. Notre inquiétude ne s’étendait pas uniquement à sa couveuse.
J’admire vraiment le travail des infirmier(e)s qui travaillent dans ces unités.
Plus les semaines passaient, moins les alarmes retentissaient.
Il ne faut pourtant pas se réjouir trop vite, le combat des bébés prématurés est en “dents de scie”, certains jours nous rentrions très angoissés de la journée à cause de nombreuses alarmes.
D’autres jours, les pédiatres le félicitaient d’avoir été “sage”.
Il est important, pour nous parents, de ne pas résumer la santé de nos petits prématurés à une seule journée.
Même à quelques jours de sa sortie de l’hôpital, l’alarme se mettait à sonner. Notre fils faisait encore quelques désaturations.
Retrouver un vie normale à la sortie de l’hôpital
Pendant les mois d’hospitalisation, nous avions la possibilité d’appeler le service de réanimation à n’importe quelle heure.
Le service répondait au téléphone 24h sur 24.
Chaque matin nous l’appelions afin de prendre connaissance de la nuit qu’avait passé notre fils.
Puis on allait lui rendre visite.
Nous avons réalisé des centaines d’allés retours à l’hôpital, nous étions présents tous les jours.
Il n’était pas vraiment possible de dormir en réanimation, le service n’était pas adapté.
En revanche, lorsque l’état de notre fils a permis son transfert dans le service de néonatalogie, nous sommes restés dormir tous les soirs à ses côtés.
Par ailleurs, savez-vous quelle étape est la plus délicate à surmonter en sortant de l’hôpital ?
Celle de quitter les écrans de contrôle, tout comme le jour où notre fils à quitté sa couveuse.
Ces jours on été mémorables.
En réalité, un bébé prématuré est autorisé à sortir de l’hôpital si son alimentation le permet et si il ne fait plus de désaturation ni de bradycardie pendant plus d’une semaine.
Bien entendu, ce ne sont pas les seuls critères; nous avons du attendre d’être proche de la date du terme et qu’il ai un poids convenable.
Message de soutien aux parents
Pour conclure, chaque semaine qui passe réduit le nombre de ces alarmes, vous devez être patient. Plus votre bébé se développe hors du ventre de la maman, moins il “s’oublie”.
La bradycardie du prématuré est une crainte partagée par tous les parents que nous avons côtoyé durant l’hospitalisation de notre fils.
Courage !